Elle était la grand mère de l’Europe, à 96 ans elle a quitté ce monde.
The Queen, Sa Majesté, femme arc en ciel.
Tout en retenue, 5000 chapeaux de couleurs différentes ont marqués son humeur, exprimés ses messages diplomatiques, elle avait à dire mais ne le pouvait pas, elle a donc inventé la communication par le couvre-chef.
Ses passions partagées entre ses chevaux et ses chiens lui conféraient l’image d’une femme simple, faisant presque oublier qu’elle était reine.
Une institution, un monument, tellement immuable qu’il devient invisible sauf le jour où il disparaît.
Hommage à la reine, qui fait un pied de nez aux élus de tout bord, dont elle ne fait pas partie, qui tentent le challenge du plus long mandat. Oui, les Britanniques de moins de 70 ans n’ont connu qu’elle.
En sont-ils plus malheureux ? A voir la file longue de 16 kms qui les réunit pour un dernier hommage, il semble que non.
Sa longévité illustre le vieillissement actif de l’Europe.
Chaque enfant en voit les effets. En France l’âge de la succession a progressé de presque 20 ans. Mais Charles, ce cher Charles, a du patienter jusqu’après ses 70 ans pour devenir roi.
Aujourd’hui, l’apprentissage revient à l’honneur, et c’est heureux, mais lui aura redoublé ses classes plusieurs fois. Il peut désormais faire repasser ses lacets sans remarques désobligeantes de sa maman. D’ailleurs qui peut dire à Charles III, que cet hiver le mocassin joue la star du pied bien chaussé, donc exit les lacets.
Quand même, seule la Grande-Bretagne a le secret des grandes cérémonies, orchestrées sans fausse note, organisées au cordeau, il n’y a que la reine pour tenir les chaînes d’info en haleine tout au long des derniers jours.
Nous savons même qui va prendre soin des chiens d’Elisabeth…son fils Andrew, destitué de son rôle au Palais Royal, il a désormais du temps pour les sortir se promener.
Le moindre détail qui touche au deuil royal remplit l’actualité, et même l’annonce de la reprise de la réforme des retraites en France n’a pas détrôné (il ne manquerait plus que cela) la disparition de Mum.
C’est dire !
Une femme, 70 ans de règne, un protocole parfait, jamais un écart, sa famille s’en est chargée pour elle, des tenues comme un phare qui attire le regard, et les gardes.
Magnifiques, stoïques, chapeautés d’un bonnet à poils, tellement brillants, si souples dont la seule liberté malicieuse consiste à épouser le souffle de la brise. Porté sur le front, le bonnet et ses poils semblent cacher la vue, alors que rien n’échappe à leur immobilité, ils sont là, et comme la royauté, entendent y rester.
Tout change mais rien ne change.
Bonne semaine à tous.
Chronique diffusée sur 47FM le 16 septembre 2022