Depuis plus de 10 ans nous sommes sous le joug de la prêtresse du rangement, Marie Kondo.
Jeune japonaise de 38 ans, elle s’est mise en tête d’ériger en philosophie de vie le rangement de nos chez nous.
Trois préceptes structurent l’action : trier, aimer, jeter.
Quelques millions de livres plus tard, mis en scène par de multiples conférences organisées comme des one woman show, cette trentenaire a expliqué au monde entier comment plier ses chaussettes et ranger sa maison.
Le tout dans la joie.
La simplicité est de mise. Trier et jeter ce que nous n’utilisons plus dans l’année, les plus généreux donneront pour ne garder que ce qui donne de la joie.
Bref, ma machine à laver et mon aspirateur ne m’inspirent pas de joie particulière mais je ne me vois pas les jeter.
Certes, admirer la chambre de nos ados propre et rangée nous inciterait bien à leur offrir la nouvelle bible au risque de la retrouver ensevelie dans leur fatras très personnel.
Dire que parfois l’envie de tout jeter pour faire place nette ne nous tente pas serait mentir en appliquant la méthode, c’est-à dire, les garder parce que, tout compte fait, bien sûr qu’on les aime.
Il est vrai qu’à la différence de Marie Kondo, pour nous, ranger nos tiroirs de manière verticale, les vêtements roulés, n’est pas suffisant pour exprimer notre art de vivre. D’ailleurs qui ne pense pas qu’une maison trop bien rangée vaut pour les magazines mais manque d’âme dans la vraie vie ?
Cela semble lui avoir traversé l’esprit visiblement, puisque depuis l’arrivée de son troisième enfant, notre chère préceptrice préfère décrire désormais l’art d’envisager la vie.
Comme si elle découvrait la joie de passer du temps en famille qui prévaut à celle de garder l’oeil sur l’étagère rangée au cordeau !
Ceci dit, ranger les câbles à côté de la TV ne doit pas être négligé pour autant. A bon entendeur pour ceux qui envisagent de le faire bientôt.
Ma maison est un peu en désordre mais plus chaleureuse semble dire la dopée du pliage, bienvenue dans le cercle de celles et ceux qui font au mieux.
Eh oui ! Le bonheur ne se cache pas dans les placards. Quelle libération de voir évoluer la gourelle pour qui l’unité de mesure était le sac poubelle.
Aucun doute que Marie Kondo saura exploiter dans les livres les bienfaits de son renoncement. Il y a déjà plus de dix millions de lecteurs, ceux qu’elle avait réussi à convaincre de sa méthode.
Cependant, si après les crêpes de la chandeleur, il vous prend une grande envie de rangement ne la repoussez pas, ça peut, pour nous aussi, être apaisant !
Bonne semaine.
Chronique diffusée sur 47FM le 3 février 2023.