Il faisait beau ce week-end excepté tempête orage et grêle, mais fut-ce la neige que Tata Suzanne n’aurait pas bougé un orteil du fauteuil, sauf pour aller vers le canapé.
Pensez, sa copine, la reine Élisabeth II a fêté ses 70 ans de règne. Elle l’a toujours connue the Queen, elle l’a plainte quand Diana, sa belle-fille lui a fait « tellement de soucis », sans parler de son fils Charles avec Camilla, que d’ennuis avec la famille me répétait Tata Suzanne. Alors rater les défilés, le carrosse, même si la reine n’était pas dedans, attendre patiemment ses apparitions furtives en jaune et en vert au balcon, saluant une foule en délire, comme une idole pop, il n’en était pas question.
Parce que les anglais, les britanniques devrais-je dire pour se souvenir de l’empire et du Commonwealth, une armée immense des hommes prêts à mourir, mais qui s’est réduit au fur et à mesure de l’indépendance de cités et pays, continuent à vénérer leur reine.
Elle incarne l’histoire, elle incarne l’humour so british, elle décrit ses congénères, paraît-il, de manière hilarante avec un don d’imitatrice qu’elle réserve à quelques privilégiés. D’ailleurs la plus perdue de toutes les journées n’est-elle pas celle où l’on n’a pas ri ?
Les jeunes générations s’expriment sur les réseaux sociaux, et bien… la reine s’y met, et donc Tata Suzanne aussi.
Tata Suzanne devient philosophe sous le poids de l’histoire. Les intermèdes des journaux télévisés lui font remarquer les candidats qui s’échinent pour si peu, dont les traits marquent la fatigue, elle s’exclame : jamais on n’a vu marcher ensemble la gloire et le repos.
Attentive, elle suit, réfléchit et au moment du café, Tata observe l’actualité des trahisons politiques, ce qui l’amène à conclure à la manière péremptoire de qui connaît la vie : dans le monde vous avez trois sortes d’amis : vos amis qui vous aiment, vos amis qui ne se soucient pas de vous et vos amis qui vous haïssent. En fait Tata Suzanne fait sienne l’une des devises de Voltaire (ou d’Antigone, roi de Macédoine ) : « Mon Dieu gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge. »
Voilà pourquoi je l’aime tant ma tata Suzanne, je l’aime tellement que dimanche je vote pour elle.
Bonne semaine.